Très avancée en Europe, l’intelligence artificielle (IA) se taille une place grandissante dans nos organisations québécoises. Pourtant, ce terme remonte en 1956 où il a été employé pour la toute première fois lors de la conférence de Dartmouth, nous explique Christophe Legrenzi, président fondateur d’Acadys et sommité européenne en intelligence artificielle. À l’ère où l’IA gagne du terrain, une compréhension du phénomène s’impose pour développer un cadre d’utilisation optimal avec des balises claires.
Ce phénomène exceptionnel, qui touche plusieurs sphères de notre société, mérite d’être vu non pas comme un projet technologique, mais davantage comme un projet d’entreprise. C’est en adoptant une telle vision d’ensemble, basée sur l’approche de projet, que l’on parviendra à créer de la valeur dans nos organisations. Il sera dorénavant impératif de concilier l’expertise de l’IA générative avec celle du manager de projet, des ressources humaines et de la direction d’entreprise.
L’heure est venue de revoir la gouvernance, la stratégie, le portefeuille et les projets dans chacune de nos organisations pour repenser nos modèles en fonction de ce nouveau champ des possibles. Dans cet épisode du podcast Penser Projet, Christophe Legrenzi discute avec Benoit Lalonde de son expérience, mais surtout de sa vision en matière d’intelligence artificielle et de gestion de projet.
L’importance de développer un cadre de gouvernance clair
Pour Christophe Legrenzi, il est essentiel d’encadrer la réflexion et l’utilisation liées à l’intelligence artificielle dans nos vies comme dans nos organisations. En Europe, Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, mène une réflexion approfondie sur les règles de l’IA.
Il existe même une proposition de règlement, l’IA Act, qui a pour but de réglementer les applications de l’intelligence artificielle – une première à l’échelle mondiale. Ce règlement pourrait devenir une norme guidant les autres pays et nations vers une utilisation mieux encadrée de l’IA dans de nombreux aspects de nos vies.
Même chose au sein de nos entreprises : l’IA doit être réfléchie en amont de son intégration dans nos projets et nos opérations!
L’impact de l’IA sur la gestion de projet
Bon nombre de professionnels et d’étudiants en gestion de projet regardent avec attention – et beaucoup d’intérêt ou d’inquiétude, c’est selon – les répercussions de l’intelligence artificielle dans le domaine. Vous êtes d’ailleurs plusieurs à questionner Benoit Lalonde, fondateur de GPBL Penser Projet, à ce sujet lors de ses conférences, formations et autres apparitions publiques.
Christophe Legrenzi affirme que le phénomène de l’IA générative est assez récent, ce qui nous donne peu d’historique. On peut toutefois entrevoir un impact significatif au niveau du cycle de vie des projets, notamment dans tout ce qui concerne le travail des équipes. L’IA possède cette incroyable capacité à faire de la modélisation à partir de textes, d’enregistrements audios ou même d’images, de prototypes et de graphiques.
« L’IA va réellement percuter le cycle de vie du management de projet, quel que soit le type de projet, qu’il soit du bâtiment, de l’ingénierie mécanique ou de recherche », déclare Christophe Legrenzi.
Mais ce n’est pas tout! L’IA peut même aider à établir le profil des professionnels pour former l’équipe idéale en gestion de projet. On arrive déjà à s’en servir pour identifier le profil DISC (bleu, vert, jaune, rouge) des gens à partir de leur profil LinkedIn, par exemple. Vous en doutez? Essayez par vous-même avec votre profil et vous verrez!
Il n’y a pas d’IA sans données
Même si plusieurs personnes se précipitent pour utiliser les outils propulsés par l’intelligence artificielle, il faut faire preuve de prudence. « Ça ne sert à rien s’il n’y a pas de données ou si les données ne sont pas de qualité », rappelle Christophe Legrenzi.
Certains domaines, comme celui de la conception de bâtiments verts, sont très bien renseignés, tandis que d’autres ne comportent pas suffisamment de données pour générer une intelligence artificielle pertinente à l’heure actuelle. D’où la nécessité de demeurer vigilant dans l’utilisation de l’IA pour faire avancer les différents projets dans nos organisations.
Monter dans le train déjà en marche de l’intelligence artificielle
Se rappelant de son intervention dans une entreprise au début des années 2000, Christophe Legrenzi fait un rapprochement intéressant avec l’intelligence artificielle. « Quand on met les données au centre, on fait de l’ingénierie collaborative, on partage avec tous les acteurs. Plutôt que de travailler en séquentiel, on peut travailler en parallèle. Résultat : on gagne de 20 à 25% de temps en délai et de 15 à 20% en coûts. Là aussi, l’IA va permettre de systématiser ce type d’approche et aura un impact positif sur la gestion de projet. »
Pour bien vous préparer à la révolution de l’intelligence artificielle dans la gestion de projet sans tomber dans le piège immense qui s’ouvre devant nous, écoutez l’épisode maintenant!
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